L’exactitude de l’échelle québécoise de triage préhospitalier en traumatologie (EQTPT) en matière de prévisibilité du besoin d’activation de l’équipe de traumatologie
Une étude rétrospective de données administratives
DOI :
https://doi.org/10.29173/cjen196Mots-clés :
Traumatisme, Triage, CDC-ACSCOT, sous-triage, surtriageRésumé
Contexte : L’activation de l’équipe de traumatologie
dans un centre de traumatologie de niveau 1 au Québec,
Canada, est à la discrétion du personnel du service des
urgences. Les équipes de traumatologie peuvent être
activées avant l’hospitalisation, sur la base des informations
fournies par les ambulanciers sur le terrain, ou au
service des urgences, en fonction de l’état du patient
à son arrivée. La présente étude a examiné les taux
de surtriage et de sous-triage en fonction des critères
actuels d’activation de l’équipe de traumatologie. Nous
avons également examiné si l’activation de l’équipe de
traumatologie, pour les patients répondant uniquement
aux critères préhospitaliers de traumatisme majeur,
entraînerait une suractivation importante de l’équipe de
traumatologie.
Méthodes : La présente étude est un examen rétrospectif
des dossiers médicaux d’un seul centre. Les rapports
de transport en ambulance primaire du 15 mai 2018
au 31 décembre 2020 ont fait l’objet d’un examen pour
identifier les patients âgés de ≥16 ans qui répondaient
aux critères de triage préhospitalier des traumatismes
pour contourner les hôpitaux communautaires et arriver
directement au centre de traumatologie de niveau 1.
Nous avons examiné les critères de triage préhospitaliers,
l’implication de l’équipe de traumatologie, les
indices de gravité des blessures et la disposition finale.
Les patients ont été évalués pour les taux de surtriage
et de sous-triage. Ces taux ont ensuite été comparés
aux taux observés dans l’hypothèse d’une activation
de l’équipe de traumatologie pour tous les patients.
Nous avons qualifié les patients de surtriés s’ils avaient
bénéficié d’une activation complète de l’équipe de
traumatologie, mais que leur indice de gravité de la
blessure était inférieur à 12 et qu›ils ont eu congé du
service des urgences. Le sous-triage a été défini comme
tout patient ayant un indice de gravité de la blessure
supérieur à de 12 et n’ayant pas bénéficié d’une activation
de l’équipe de traumatologie.
Résultats : Parmi les 371 patients qui répondaient aux
critères d’inclusion de l’étude, 123 (33,3 %) ne répondaient
pas aux critères d’activation de l’équipe de
traumatologie, tandis que 214 (57,7 %) ont bénéficié
d’une activation de l’équipe de traumatologie. Parmi
ces derniers, 49 patients (13,2 %) ont été sous-triés et
31 patients (8,4 %) ont été surtriés, tandis que 25,8 % des
patients ayant subi un traumatisme majeur (indice de
gravité de la blessure >12) ont été sous-triés. L’activation
d’une équipe de traumatologie pour tous les cas répondant
aux critères de triage sur le terrain a fait passer le
taux de surtriage à 25,3 % et le taux de sous-triage à 0 %,
affichant des différences importantes d’un point de vue
statistique selon le test de Wilcoxon (p<0,05).
Conclusions : La présente étude a révélé des taux
de sous-triage bien supérieurs à 5 %. L’activation de
l’équipe de traumatologie, selon les critères locaux
de triage des traumatismes sur le terrain, adaptés
des critères de triage sur le terrain du CDC-ACSCOT,
élimine le sous-triage et maintient les taux de surtriage
en dessous de 35 %. Les résultats de cette recherche
démontrent que les critères de triage sur le terrain
permettent de prédire avec précision les traumatismes
majeurs et la nécessité d’une intervention de l’équipe
de traumatologie, et que l’état du patient traumatisé en
milieu préhospitalier permet de prédire avec exactitude
la nécessité de soins avancés en traumatologie.
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